La Havane, la ville des colonnes et des escaliers
Pour le touriste qui visite pour la première fois La Havane, cette expérience sera quelque chose d’unique et d’insolite. Si les grandes villes européennes, Paris, Rome, Madrid, Barcelone, Berlin, etc., se laissent apprivoiser facilement, avec ou sans guide touristique en main, La Havane nécessite une préparation préalable, une connaissance de son histoire coloniale et actuelle pour mieux la comprendre et l’apprécier.
Outre son architecture éclectique, un mélange de tous les styles – classique, néoclassique, colonial, art déco, art nouveau, baroque, modernisme, etc. –, produit d’un incontournable métissage, certaines coutumes anciennes persistent, comme le «cañonazo», le coup de canon qu’on entend tous les soirs à 21 h, qui rappelle le couvre-feu auquel était soumis la population de La Havane, alors qu’on fermait les portes de la ville pour mieux se protéger des attaques surprises des pirates, au XVIIe siècle. Tiré depuis la forteresse San Carlos de la Cabaña, dans la baie de La Havane, il donne lieu à une cérémonie et un rituel hauts en couleurs, avec costumes d’époque, auxquels peuvent assister tous les soirs la population locale et les touristes.
Les colonnes de La Havane
L’écrivain cubain Alejo Carpentier qualifiait La Havane de «cité des colonnes», une caractéristique qui saute aux yeux lorsqu’on déambule dans les rues de la capitale. Ces colonnes grecques ou néobaroques donnent accès à des patios, des jardins et des passages ombragés fort appréciés lors des grandes chaleurs. Le plus bel exemple est très certainement la Plaza Vieja (la Vieille Place), magnifique succès de restauration d’édifices et de petits palais hier en décrépitude et aujourd’hui convertis en restaurants et cafés, appartements privés, maisons de location pour touristes, musées et galeries d’art, petits hôtels, etc.
Marcher dans les rues de La Havane est un véritable plaisir et une aventure inédite et sensuelle. Le spectacle est partout. Tous vos sens, yeux, oreilles et papilles surtout, seront sollicités sans cesse. Si vous vous intéressez le moindrement à l’architecture, les façades des maisons et des commerces qui bordent les deux côtés des étroites rues de la Vieille Havane retiendront sûrement votre attention. Admirez les immenses portes en bois de cèdre, les boiseries en acajou, un bois précieux provenant de l’île, les portails impressionnants qui donnent sur des cours intérieures, les balcons étroits ornés de fer forgé aux motifs floraux, et surtout les escaliers – à La Havane, contrairement à Montréal, les escaliers sont surtout situés à l’intérieur –, qui semblent sortir d’un conte de fées.
Les escaliers de La Havane
Ces escaliers méritent, à eux seuls, un chapitre à part. Il faut commencer par le Capitolio, au kilomètre zéro, avec son imposant escalier extérieur – 55 marches de 36 mètres de longueur bordées de deux sculptures – débouchant sur un immense hall, la salle des pas perdus, où trône la statue de la République, en bronze, haute de plus de 17 mètres, puis, pas très loin, ceux, spectaculaires et entrecroisés, du Grand Théâtre Alicia Alonso et ses balustrades en marbre de Carrare, puis celui, éblouissant, du Centro Asturiano de La Havane, qui abrite les collections anciennes du Musée des beaux-arts.
Mais le plus surprenant est, sans aucun doute, l’escalier de marbre italien en colimaçon, avec sa rampe en fer forgé magnifiquement ciselé, qui mène au restaurant La Guarida, où a été tourné le film Fresa y chocolate. Du bar, situé sur le toit de cet édifice photogénique de Centro Habana, vous aurez une vue à 360 degrés de La Havane tout en sirotant qui un mojito, qui un daiquiri, qui une bière fraîche. Le Palacio de los Matrimonios (Palais des mariages), un ancien casino espagnol, situé sur l’incontournable avenue du Prado, possède aussi un escalier digne de mention, que doivent emprunter tous ces couples désireux d’arriver au septième ciel.
En vous promenant ici et là, face au majestueux malecon, vous en découvrirez d’autres, que vous voudrez sûrement prendre en photo. Bonne promenade!
Outre son architecture éclectique, un mélange de tous les styles – classique, néoclassique, colonial, art déco, art nouveau, baroque, modernisme, etc. –, produit d’un incontournable métissage, certaines coutumes anciennes persistent, comme le «cañonazo», le coup de canon qu’on entend tous les soirs à 21 h, qui rappelle le couvre-feu auquel était soumis la population de La Havane, alors qu’on fermait les portes de la ville pour mieux se protéger des attaques surprises des pirates, au XVIIe siècle. Tiré depuis la forteresse San Carlos de la Cabaña, dans la baie de La Havane, il donne lieu à une cérémonie et un rituel hauts en couleurs, avec costumes d’époque, auxquels peuvent assister tous les soirs la population locale et les touristes.
*Article écrit par Jacques LANCTOT le 24 juin 2022 sur LE JOURNAL DE MONTREAL
https://www.journaldemontreal.com/2022/06/24/la-havane-la-ville-des-colonnes-et-des-escaliers?fbclid=IwAR2xHxV6ZH6HnCe7tUQNX1QJ64BS040REk58Mojh3HFu4SLMAyUEBkFkFPc
Pas réflexions au sujet de « La Havane, la ville des colonnes et des escaliers »