• Alexandre Thiot

  • 26Avr 22

Cuba: la petite histoire des fameux cayos

Tout a commencé par une idée géniale de Fidel. Nous sommes en 1980 et Cuba a le vent dans les voiles. On est loin de se douter que dix ans plus tard, le camp socialiste, formé par l’Union soviétique et ses alliés de l’Europe de l’Est, allait s’effondrer, plongeant la plus grande île des Antilles, Cuba, dans une periodo especial des plus dramatiques.

En visite dans la province de Ciego de Avila, Fidel constate que cette province recèle d’énormes possibilités touristiques. Il suffirait, dit-il, de relier à la terre ferme tous ces cayos (ou keys) de l’archipel des Jardines del Rey, dont les plages naturelles sont couvertes d’un sable fin. On y pratiquerait un tourisme respectueux de la nature sauvage et Cuba y gagnerait au change. L’idée était lancée et elle allait petit à petit faire son bout de chemin.

Quelques mois plus tard, on se mit à l’ouvrage et on effectua alors plusieurs visites sur place dans le but de tracer un plan d’ensemble. Construire une première digue ou pedraplén de trente-cinq kilomètres de long, à l’aide de pierres de remplissage, allait représenter tout un défi, un peu comme la construction de l’île Notre-Dame lors de l’Exposition universelle de Montréal, en 1967. Une première pour le génie civil cubain.

Les travaux titanesques débutèrent au début de l’année 1983, avec seulement sept employés de la construction et un seul camion. On avait repéré une carrière tout près d’où il était possible d’extraire les pierres pour les transporter dans le camion à benne. Tout cela s’effectuait à la main parce que, au début, l’équipe n’avait aucun tracteur ou bulldozer à sa disposition. L’équipement nécessaire arriverait plus tard. C’est vous dire la détermination qui animait ces travailleurs.

La construction de cette première jetée, longue de dix-sept kilomètres, qui unit Cayo Coco à l’île s’échelonna sur plusieurs années, au prix d’efforts surhumains. Une dizaine de kilomètres de plus permirent de joindre Cayo Guillermo, puis Cayo Cruz, dans la province voisine de Camagüey.


Aujourd’hui, ce pôle touristique, le deuxième en importance après Varadero, est constitué de quelques dizaines d’hôtels 4 et 5 étoiles, dont ceux des chaînes hôtelières espagnoles Melia et Iberostar. Ses plages de sable fin, ses eaux turquoise, ses barrières de corail accessibles en catamaran, ses îlots peuplés de colonies d’oiseaux exotiques, dont les flamants roses et les pélicans, en font un lieu exceptionnel et protégé qui permet des excursions des plus excitantes où déguster une langouste fraîchement cueillie et cuisinée sur charbon de bois. Jouer les Robinson Crusoé s’avère alors un sport accessible, l’instant d’une journée paradisiaque. On se dit que c’est sans doute de ces cayos que Jacques Brel parlait dans sa chanson Ne me quitte pas, lorsqu’il évoque «ces perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas».

Premier hôtel gay à Cuba

Preuve qu’on n’arrête pas le progrès, la chaîne hôtelière MGM a ouvert un premier hôtel à Cuba destiné, mais non pas exclusivement, à une clientèle gay. Le Gran Muthu Rainbow affiche fièrement ses cinq étoiles et ses couleurs de l’arc-en-ciel. Aucune discrimination n’y est tolérée et le personnel est formé en conséquence. Pour peu et les mojitos aidant, on se croirait en plein Village gay de Montréal, mais avec la mer, la plage, la piscine, la chaleur, heureusement!

De son côté, Iberostar a ouvert, un peu avant Noël, un deuxième hôtel de luxe à Cayo Cruz, la dernière étape, pour le moment, sur le chemin de quarante-deux kilomètres de long qui unit ce cayo à l’île. On se croirait presque au bout du monde, à moins de quatre heures de vol de Montréal. Dépaysement, calme et volupté assurés. Bienvenue dans le monde enchanteur des cayos!



Source : LE JOURNAL DE MONTREAL Publié le 23/04/2022 à 17h00
Article écrit par : JACQUES LANCTOT

Article à retrouver sur : https://www.journaldemontreal.com/2022/04/23/cuba–la-petite-histoire-des-fameux-cayos?fbclid=IwAR3ko0yDRhKGVv79cRA9lhvB_e60cPASRgnp3EvxzPcUa6Hp62y7pCDcWtI

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